Récemment, j’ai écrit un article sur mes méthodes/outils/conseils pour faire de la veille : Comment je fais ma veille en 2017. Comme il n’y a pas de solution unique, j’ai proposé à quelques amis de décrire à leur tour leurs routines, leurs sources, leurs outils…
J’ai choisi de commencer cette série avec Willy, un ami de longue date que j’ai rencontré grâce aux Startup Weekend. Willy Braun est aujourd’hui le co-fondateur de daphni, un fonds de capital-risque qui investit dans des jeunes startups numériques ayant le potentiel de devenir des géants mondiaux.
Pourquoi est-ce important de faire de la veille ?
Pour moi la veille répond à deux objectifs principaux : (a) affiner ma façon de raisonner et regarder le monde autour de moi, (b) me tenir au courant de l’actualité et des évènements qui peuvent avoir un impact sur mon quotidien personnel & professionnel.
Sur quel(s) sujet(s) fais-tu de la veille ?
Ma veille est plutôt orientée sur le premier des deux objectifs cités. Voici les principaux sujets qui structurent ma veille :
- suivre l’évolution de l’industrie du capital-risque (la chaîne de valeurs, les acteurs, les comportements (données agrégées), etc.),
- être au courant les différentes opérations de levées de fonds,
- comprendre les sujets structurants (usages et technologies émergents),
- suivre les débats sur les théories de management et d’innovation,
- découvrir des nouveaux concepts et théories pour appréhender les problématiques rencontrées au quotidien.
Quelles sont tes sources d’info favorites ?
Mes sources sont globalement de 3 types :
- des livres : j’achète de 2 à 5 livres par semaine, j’en lis certains exhaustivement, d’autres seulement quelques pages ou quelques chapitres. Une bonne partie dort dans ma bibliothèque, j’ai tendance à lire par grand cycle thématique (2 à 5 livres par phase),
- des articles : je les découvre principalement par des newsletters (daphni, Theinformation, Ben Evans, Stratechery, Mattermark, Nextdraft, Mckinsey Hhighlights, Quaterly, Classics, First round review, AVC), bcg perspectives, Harvard Business Review, Paris Innovation Review, Farnam street, Edge.org, Brainspicking) et en regardant les articles les plus partagés sur Nuzzel. J’intègre dans cette catégorie les présentations Slideshare.
- des podcasts : j’écoute principalement des podcasts France Culture (Les pieds sur terre, Les chemins de la philosophie, Question d’éthique, Le bien commun, Répliques, Soft Power, L’économie en question, La Suite dans les idées) et quelques podcasts anglo-saxons (The Tim Ferriss Show, Planet Money, Freakonomics Radio, a16z, EconTalk, The Balderton Podcast et certains podcasts de Gimlet Media).
A quelles conditions faut-il suivre / ne plus suivre une source selon toi ?
Mes sources préférées savent mixer une rigueur scientifique (précision, chiffres, humilité, documentation, etc.) et des qualitées de narration (émotions, histoires concrètes, etc.).
Je pense qu’il faut être intransigeant sur la précision des sources, supprimer systématiquement ceux qui recyclent des sources primaires (sauf si la synthèse reste précise en gagnant en digestibilité).
Pour moi le critère principal, c’est la capacité de la source à me faire voir les choses différemment (nouvelle donnée, nouveau concept, nouvelle histoire) et à avoir un impact sur la durée. Si je sais que la semaine ou le mois suivant, j’aurais oublié 90% du contenu de l’article, j’ai tendance à ne pas le lire.
Après, j’accepte d’avoir des phases, selon mes humeurs ou mes emballements du moment. Actuellement, je n’écoute presque plus de podcasts de Tim Ferriss et d’a16z, quand je n’en loupais aucun il y a 6 mois. Au contraire, j’avais réduit le nombre de podcasts France Culture (je n’écoutais presque plus que Soft Power, L’économie en question) alors que j’en écoute beaucoup aujourd’hui. C’est pareil pour les sujets de livres (je sors d’une phase sur le leadership et le management pour rentrer sur une phase sur des questions de santé) ou sur les articles.
Quelle est ta routine ?
Je regarde les newsletters en me levant, je lis entre 3 et 10 articles, s’il n’y a rien de vraiment intéressant je lis un livre. Après je traite mes mails urgents. J’écoute des podcasts pendant les trajets. Je n’arrive pas à trouver le temps de lire au travail, sauf pour comprendre une industrie ou une technologie liée à une société que j’étudie. Le soir, j’essaie de lire un livre au moins 30 minutes, idéalement plus (mais je commence à faire le deuil d’une lecture poussée en soirée, je rentre trop tard). Je regarde les articles chauds via Nuzzel avant de me coucher, c’est plus un “scan” qu’une vraie lecture, si je trouve un format long, je le sauvegarde pour le réveil du lendemain. Les week-ends et les vacances sont les moments où j’avance vraiment dans mes lectures. Les livres ont toujours la priorité sur les articles numériques.
Partages-tu ta veille ? si oui comment et où ?
Je la partage finalement assez peu. Ce que je partage, je le partage sur Slack, sur Facebook (de moins en moins) et sur Twitter (presque plus). Les articles que je partage en interne sur Slack se retrouvent dans la newsletter publique de daphni, mais seulement les meilleurs, à côté des meilleurs partagés par le reste de l’équipe.
Si tu avais un conseil à donner pour faire une bonne veille, quel serait-il ?
Être très sélectif sur les sources, accepter d’en changer selon ses préoccupations (ce n’est pas grave de pas lire toutes les newsletters que l’on aime), conserver toujours les bonnes sources (même lorsque l’on ne les suit plus), car les choses sont assez cycliques. Je ne sais pas si c’est vrai pour tout le monde, mais très vrai pour moi ;)
Quels outils utilises-tu ?
Deux technologies très prometteuses : les emails & l’application podcast ;)
Merci Willy !