La communauté Ruby vue par… Damien Mathieu !


  • Share on Pinterest
Bonjour Damien,

On s’est rencontré au Ruby Lugdunum à Lyon en juin dernier.
Je souhaite interviewer quelques personnes aux profils divers afin d’avoir un état des lieux de la communauté en France et de réfléchir ensemble à comment la faire évoluer.
Si tu le veux bien, j’aimerais en savoir plus sur toi et ta vision de Ruby.

– Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Damien Mathieu, développeur Ruby freelanceJe m’appelle Damien Mathieu, j’ai 25 ans et j’habite à Lyon.
Je développe en Ruby depuis 2007, et je suis payé pour cela depuis 2008.
J’ai créé, il y a moins d’un mois de cela avec Franck Verrot, la société evome, par laquelle, nous proposons des formations et du consulting sur Ruby et le Javascript.

Il y a quelques temps, j’ai également participé à la création des apéros Ruby à Lyon avec lyonrb et qui ont aujourd’hui lieu de manière régulière, le second jeudi de chaque mois.
Je fais également partie de l’équipe organisatrice de Ruby Lugdunum.

Enfin je poste de temps en temps des articles techniques sur mon blog.

– Quand as-tu commencé à développer en Ruby ? Quelles ont été tes motivations ?

Le logo du langage de programmation RubyEn 2007, je sortais des études, après une licence professionnelle web développeur.
A l’époque cependant, développant depuis plusieurs années déjà, PHP ne me convenait plus, et je voulais trouver mieux.

J’avais entendu parler de Ruby, j’ai commencé à regarder à quoi ça ressemblait et je suis tombé dedans.

– Considères-tu Ruby et Ruby on Rails comme un avantage concurrentiel ? Pourquoi ?

Logo du framework web Ruby on RailsJe serais idiot de dire non. J’ai une affinité toute particulière pour Ruby, non seulement pour le langage, mais également pour la philosophie de sa communauté, qui pousse fortement à écrire beaucoup de tests automatisés, à utiliser des méthodes agiles…

Cependant je pense que ceci n’est vraiment qu’une question d’affinité. Dans certains cas, Ruby n’est pas le plus approprié et il n’est, alors, pas très judicieux de le choisir quand même.

Nous avons ainsi, sur un projet interne à evome, une application serveur nodejs. Ce projet ne contient pas une seule ligne de code en Ruby, non pas parce que nous avions envie de faire autre chose, mais parce que ce choix était le plus censé dans ce cas particulier.
Je considère donc Ruby bien comme un langage concurrentiel, mais au même titre que beaucoup d’autres. Il ne faut pas se fixer sur une technologie, mais en connaître plusieurs afin de pouvoir choisir la plus adaptée aux besoins d’un projet.

– Peux-tu me décrire ton environnement de travail habituel ? Quels gems, langages, techno, OS, IDE, méthodes utilises-tu ?

Je développe sous Mac avec VIM et Janus.
Mon navigateur est Google Chrome, actuellement en dev channel, mais cela varie.
J’ai utilisé pendant quelques temps mongodb, mais j’en trouve aujourd’hui les limites et reviens progressivement vers du SQL, particulièrement sous Postgres.
Côté client, je m’intéresse énormément à Sproutcore.
J’héberge mon code, que ce soit de l’open source ou du propriétaire, sur Github.
Nous essayons au maximum de respecter le Github flow, pas en déployant tout le temps en production, mais en créant des pull requests et en exigeant que quelqu’un d’autre relise tout code qui passe dans la branche master.
Enfin, j’héberge mes applications sur Heroku.

– Que penses-tu de la communauté Ruby en France ?

J’ai l’impression que beaucoup de gens en dehors de la communauté Ruby trouvent ce langage trop peu utilisé, et ont simplement peur de se lancer dans quelque chose qu’ils pensent ne pas être viable.

La communauté Ruby a, à mon avis, pour but de montrer que ce n’est pas le cas, en organisant des évènements (barcamps, conférences, petit déjeuners, …) afin de montrer que oui, Ruby est un choix technologique que l’on peut faire aujourd’hui.

– As-tu des idées pour améliorer la situation actuelle de la communauté Ruby ?

J’ai déjà donné des solutions : organiser des évènements.
Il existe déjà plusieurs Barcamps, au moins une conférence annuelle qu’il n’est peut-être pas forcément utile de démultiplier.

En revanche, chaque groupe local peut organiser ses évènements locaux : apéro, …
Pourquoi ne pas faire des petits déjeuners sponsorisés par une société et présentant Ruby ou un outil écrit en Ruby (capistrano par exemple) ?
Ce genre d’événement permet de toucher les entreprises, les décideurs. C’est eux qu’il faut convaincre pour développer le langage.

– Tu as monté plusieurs événements ces derniers mois. Quels sont-ils ? Peux-tu me dire quelle a été ta motivation pour chacun ?

Principalement, pour le fun.
C’est, je pense, la raison primordiale, qui permet de mener ce genre de projet fortement consommateur en temps à bien.

En dehors de cela, organiser ce genre d’évènements permet de promouvoir Ruby, en montrant que l’utiliser pour des projets (web ou autre) est quelque chose de très censé.
Et donc d’augmenter le nombre de développeurs, d’emplois. Et donc de possibilités d’emploi, de clients, etc.

C’est très égoiste au final ;-)

– Tu fais partie de l’association Lyon.rb. Quel est ton rôle au sein de l’association ? Quelles actions mène-t-elle ?

Ruby LugdunumJe suis simple membre de l’association lyon.rb. Je n’ai aucun rôle spécifiquement défini.
Cette association a pour but de promouvoir Ruby et les nouvelles technologies dans l’agglomération Lyonnaise.
Cela se caractérise par l’organisation des apéro Ruby et de Ruby lugdunum.

– Quel rôle l’association Ruby France doit avoir aujourd’hui ?

Logo Ruby FranceRuby France devrait être comparable à une fédération. Elle peut organiser des évènements, qui seront alors nationaux, mais laisse les autres groupes organiser des évènements locaux en leur propre nom.
Elle regroupe diverses associations locales, les soutient et les supporte en leur apportant diverses subventions, de la communication et de la visibilité, mais ne les supplante pas.
Chaque association locale devrait être partiellement indépendante, comme un club de sport l’est de sa fédération nationale.

– Je te laisse le dernier mot pour conclure :)

N’ayez pas peur de tester de nouvelles technologies, Ruby (parce que c’est trop bien) évidemment, mais également d’autres.

– Merci beaucoup de m’avoir accordé un peu de ton temps.

Vous pouvez suivre Damien sur Twitter, Github ou encore son blog !